Premiere reflexion
Commencer a ecrire. Depuis le temps que j’en parle, il est plus que temps! Bon, avertissement sans frais: cette nouvelle serie d’articles n’aura qu’un rapport limite avec le voyage; ils proviendront plutot des reflexions que j’ai maintenant amplement le temps d’avoir! Je n’oblige personne a les lire (evidemment), mais soyez prevenus: j’ai decide d’y aller avec le fond de ma pensee (bon d’accord, je “vole” plusieurs idees a d’autres auteurs, mais je les citerai!) et ce, en toute honnetete, sans faire attention a ceux que je pourrais froisser. Si c’est le cas, desole a l’avance! Par contre, toute critique est PLUS que bienvenue (c’est un peu le but d’ecrire le tout sur internet) et je me fais un point d’honneur (mais qu’est-ce que l’honneur, hein??) d’y repondre. Le but est avant tout de reflechir et d’evoluer (le probleme du velo, c’est qu’on est tres souvent seul), alors si vous parvenez a m’acculer dans un coin, OUI je changerai d’idee (avec un peu de temps et d’orgueil froisse!). Voila.
Pourquoi cet “exercice”? En fait, depuis quelques annees maintenant, je tente de cerner ce en quoi je crois vraiment. J’en avais marre de faire la pute et d’etre d’accord avec tous, selon la situation. Il faut dire aussi que je sentais de plus en plus que le monde alentour etait “croche”, artificiel. Je ne parle pas uniquement de tous ceux qui viventg “sans” ou qui meurent pour notre mode de vie dans de lointaines contrees (bien que cette question me dechire interieurement), mais bien de la vie d’ici ou trop de gens lancent un “c’est la vie” pour se convaincre d’accepter une situation qui pourtant leur horripile (ou a tout le moins leur indiffere royalement).
Alors, par ou commencer? J’avais plusieurs idees, mais j’ai choisi la premiere, celle qui a chez moi reveille l’instinct de reflexion, j’ai nomme: Dieu (ou plutot l’inexistence de). Je ne vais pas vraiment attaquer l’Eglise; ceux qui croient encore a une institution au passé lourd d’incoherence et de meurtres et qui encore aujourd’hui, bien que constituee d’hommes de chair et de sang, affirme detenir la verite ultime basee sur une croyance sans questionnement, pour ceux-la, je n’ai rien a ajouter. Ouvrez les yeux.
En fait, ce qui me chicotte vraiment, c’est que meme aujourd’hui, dans notre monde qui a generalement renie l’Eglise et ses rites, les jeunes qui m’entourent affirment souvent croire en “quelque chose, quelque part, une etre plus grand que nous”. Or, et ici je copie ehontement le Russe Bakounine, affirmer l’existence d’un etre superieur a nous/divin, c’est deja en quelque sorte nier que l’etre humain lui-meme soit capable de beaute. C’est transferer tout ce qui est bien en l’humanite relle vers un divin hypothetique, sorti de cette meme grande capacite humaine d’imagination! Ainsi, le peche, l’orgueil, la jalousie, la convoitise, tout ca, c’est tres humain. Alors pourquoi pas aussi la bonte, l’inspiration, la compassion, la creativite et le pardon? Pourquoi il faudrait que ces qualities soient “trop bonnes pour nous” et donc viennent d’ailleurs? L’humanite est entiere et entierement responsible d’elle-meme. Je refuse donc d’en deleguer la moindre partie, bonne ou mauvaise, a une entite qui n’est que le fruit de notre propre imagination, ossifiee par des milliers d’annees d’histoire. Une creation dont la seule preuve d’existence est basee sur une croyance justement sans preuves! Le monde n’est pas “trop beau” ou “trop parfait” pour etre forcement divin; il EST, tout simplement.
A dire vrai, ce qui m’a reellement pousse a ecrire sur le religieux, c’est que nos croyances conditionnent fondamentalement notre mode de vie, notre facon de voire le monde. En effet, si en ce moment ce n’est pas genial, voire carrement desagreable, au moins “apres” il va y avoir autre chose, surement mieux… non? Appelons cela paradis, resurrection, vie ulterieure… Notre ame va continuer a exister, non? Tout ca sonne comme un voeux “pieux”… non? Je ne dis pas que ce ne serait pas genial qu’il y ait une “suite”, une sorte de deuxieme chance… Mais pourquoi il y en aurait une? Selon moi, nous avons simplement tente de donner de la consistence a notre souhait, rien de plus. C’est peut-etre un beau souhait, mais si je suis fidele a ma raison sur cette question, ce n’est rien d’autre que cela: un souhait.
Le danger lorsque l’on prend ce reve pour une realite, c’est que NOTRE realite, notre vie perd de sa consistance. Si notre vie ne nous plait pas, ou ne nous plait pas entierement… ce n’est pas notre faute. Et puis de toute facon, il y a toujours la porte de sortie, la soupape de securite qu’est notre soi-disant ame immortelle. Alors, autant se resigner et simplement continuer… Non? Continuer a travailler, continuer a endurer, peu importe le (les) probleme(s)… Non? NON. Evidemment, nous ne pouvons pas nous tenir responsables du hazard, des choses qui “arrivent”, simplement. Mais nous le sommes a 100% de nos reactions. Ne rien faire, ne rien changer, c’est deja avoir fait un choix. Un choix que nous faisons trop souvent. Alors voila un peu ce a quoi je veux en venir: Jusqu’a preuve du contraire, et le contraire est absolument improuvable par son essence, nous n’avons qu’une vie. Toujours jusqu’a preuve du contraire, il n’y a pas de “raisons” pour cette vie. Alors pourquoi ne pas simplement la rendre aussi riche et remplie que possible? Pour nous en tant qu’individus et, selon moi, pour tout ce que l’on nomme l’humanite, aussi nombreuse soit-elle. Parce qu’au final, nous sommes entierement responsables de notre sort… de nos sorts. NON?